Press release
Un logiciel d’intelligence artificielle pour visualiser une distance de 1,5 m
L’Université d’Anvers lance un projet pilote sur le Meir d’Anvers, en collaboration avec Robovision, une entreprise belge d’experts en AI, et Securitas, le spécialiste de la sécurité, dont le but est de contrôler si les gens se tiennent suffisamment à distance les uns des autres. « Il ne s’agit pas du tout d’un outil de maintien de l’ordre », déclare-t-elle. « Nous voulons surtout savoir comment évolueront les interactions entre les passants ces prochains mois. »
La distance physique de 1,5 m restera encore un certain temps à l’ordre du jour. Cette règle est très simple mais son respect ne l’est pas toujours autant, notamment dans un endroit comme une rue commerçante très prisée, où de nombreuses personnes se réunissent. « Il est également intéressant de savoir si et comment le ‘comportement du 1,5 m’ évoluera », déclare le prof. Steven Latré (UAntwerpen/imec). « Au début, les gens sont-ils plus attentifs à la distance de sécurité ? Cette attention s’atténue-t-elle avec le temps ? ».
Afin de répondre à ces questions et d’autres, l’Université d’Anvers, le spécialiste de l’IA Robovision et le leader de la sécurité Securitas ont lancé fin mai un projet pilote qui prend place sur le Meir d’Anvers. Outre la plateforme d’IA de Robovision, des caméras auront recours à l’intelligence artificielle pour visualiser la distance que les personnes maintiennent entre elles. Des chercheurs l’UAntwerpen les analyseront afin de convertir les résultats en tendances. Ils ne doivent même pas regarder les images. S’ils souhaitent le faire, les passants sont représentés par des points non identifiables.
Essai sur le terrain
« Après une phase de test en laboratoire, nous voulons maintenant améliorer la technologie en réalisant un essai sur le terrain », explique S. Latré. « Nous n’obtiendrons pas encore une image exacte à 100 % : les membres d’une seule famille ont le droit d’être proches les uns des autres, mais la technologie ne peut pas faire la différence. »
La division technologie de l’entreprise de sécurité Securitas met à disposition une installation de caméras mobile connectée à sa plateforme IA dans le cloud. « Il est important d’endiguer le plus possible le virus », déclare Dirk Peeters, CTO de Securitas en Belgique. « Nous sommes heureux de pouvoir investir nos forces vives dans un projet social aussi fondamental. Ce projet pilote s’inscrit totalement dans notre vision consistant à mettre en œuvre des technologies novatrices en vue de contribuer à une société plus sûre, avec des partenaires tels que Robovision. »

Une réponse à de nouveaux défis
La ville d’Anvers apporte tout son soutien à cette étude pertinente et innovante. Raison pour laquelle ce projet a été approuvé. Claude Marinower, échevin chargé de l’innovation et de la numérisation : « Ce projet pilote s’inscrit parfaitement dans la logique de notre ambition : faire d’Anvers une ville novatrice et intelligente. Dans ce cadre, nous encourageons les instituts de recherche et les sociétés innovantes à utiliser notre ville comme terrain d’essai pour de nouvelles solutions technologiques capables de résoudre les défis auxquels elle est confrontée. La crise du coronavirus nous met clairement devant de nouveaux défis et la technologie peut nous aider à trouver des réponses.
L’échevin des classes moyennes, Koen Kennis : « Anvers est la ville commerçante par excellence en Flandres, le Meir, la rue commerçante par excellence. Maintenant que les passants du Meir doivent maintenir une saine distance physique, je suis heureux de pouvoir compter sur une technologie innovante qui aidera à la faire respecter. Je suis convaincu que la ville et les classes moyennes tireront de nombreux bienfaits de cette étude. »
Nombre de masques portés pendant le shopping
L’UAntwerpen, Robovision et Securitas soulignent qu’il ne s’agit pas du tout d’un outil de maintien de l’ordre. S. Latré : « Personne n’est identifié. Par contre, nous nous entretenons avec d’autres chercheurs, des spécialistes qui créent des modèles en vue de cartographier la propagation de l’épidémie. Cela nous fournit des connaissances uniques sur le déroulement des interactions et sur la façon dont les flux de personnes évoluent, un thème sur lequel nous travaillons déjà depuis longtemps dans le cadre des villes intelligentes. »
En première instance, le projet durera un mois. Le système pourra éventuellement être étendu à l’avenir, par exemple pour collecter des chiffres sur le nombre de personnes portant un masque pendant qu’elles font du shopping.